Sénologie

Dr Eric LIFRANGE
Sénologue, Chef du service de Sénologie
Un diagnostic plus précoce du cancer du sein augmente les chances de guérison

Dans la lutte contre le cancer du sein, l’Institut de Cancérologie Arsène Burny (ICAB) va renforcer encore la médecine ouverte et collaborative, à laquelle sont associés le patient et son médecin traitant. La proximité de l’Université et des laboratoires de recherche font de l’ICAB, un outil de travail exceptionnel, au bénéfice des patients.

On sait que le diagnostic précoce du cancer du sein augmente les chances de guérison et permet, un traitement moins lourd. En 2019, la Belgique comptait 71 651 cas de cancers, dont 10 962 cancers du sein, soit 15 %. « Les chiffres n’ont guère changé en 3 ans », relève le Professeur Lifrange. « En revanche, la médecine a fait des progrès considérables, en ce qui concerne les techniques diagnostiques et les traitements, au cours des 20 dernières années. »
Aujourd’hui, « On ne parle pas du cancer du sein, mais des cancers du sein », précise-t-il. «Même s’il existe de grands groupes de cancers comparables, chaque cancer est propre au patient. Il s’agit de tenir compte de ces différences : la prise en charge doit être individuelle dès le choix des examens de dépistage. »
Ainsi, la mammographie seule ne suffit plus : « 5 à 10 % des cancers palpables- ne sont pas détectables à la mammographie. Au CHU, nous procédons toujours à un examen clinique avec palpation, et nous pratiquons des mammographies en tomosynthèse, c’est-à-dire en 3D, depuis plus de 10 ans. Nous leur ajoutons un examen échographique, d’un apport considérable lorsque les seins sont radiologiquement denses. »

En deuxième intention, si les premiers examens ont montré une anomalie, le Professeur Lifrange préconise une ponction diagnostique ou une biopsie à l’aiguille et sous anesthésie locale: « Si le résultat n’est pas clair, on peut recourir à l’imagerie magnétique nucléaire (RMN), dont le seul défaut, hors son coût, est de parfois créer l’alerte sur des choses qui ne sont pas cancéreuses».
Dans deux tiers des cas, un diagnostic précoce augmentera sérieusement les chances de guérison. « Les cancers du sein sont les cancers les plus fréquents, en Belgique. Ils sont aussi parmi ceux dont on guérit le mieux : 80 % de taux de guérison à 10 ans. »
Ce n’est pas tout : « 70 % des cancers du sein sont hormonosensibles : la plupart répondent à un traitement antihormonal. Certains nécessitent une chimiothérapie et des traitements plus ciblés. Aujourd’hui, nous avons recours à l’analyse génomique pour préciser le traitement si nécessaire: le profilage des gènes des tumeurs permet en effet de préciser, sur une échelle de 0 à 100, comment le cancer répondra à tel ou tel traitement. C’est une avancée majeure pour le traitement et la guérison de nos patients», indique encore Éric Lifrange.

Au coeur de la prise en charge, il y a la COM évidemment qui sera optimisée par le nouveau site: « Au CHU, l’organisation du traitement des patients souffrant d’un cancer du sein est toujours discutée en Concertation Oncologique Multidisciplinaire (COM). S’y réunissent, pour donner leur accord sur la ligne de traitement proposée, les diagnosticiens, les chirurgiens, les oncologues médicaux, les radiothérapeutes, les psychologues et les infirmières de liaison. Le rôle de ces dernières est central : elles sont, tout à la fois, la personne de référence du patient pendant son parcours de soin, et le lien entre les différents spécialistes », indique le Docteur Éric Lifrange.

Bas de page

Liens utiles